Après le chaos de l’année 2020, l’année 2021 a été remarquable du point de vue de l’intérim et du travail temporaire à plusieurs égards. Déjà, nous avons connu deux augmentations du SMIC au cours de l’année (cela n’était plus arrivé depuis 2011). Une hausse significative qui aurait pu entraîner la baisse du recours au travail temporaire, quand on sait que 30% des intérimaires sont concernés par le SMIC. Or la croissance du PIB à 0,7% sur le 4ème trimestre 2021 est venue soutenir le recours à l’intérim. D’après la DARES*, fin décembre 2021, le nombre d’intérimaires dépassait de 7,2 % (+57 300) celui de février 2020, juste avant la crise sanitaire.
Alors quelles tendances sur 2022 ?
La pénurie de candidats n’est pas nouvelle mais c’est une tendance de fond qui se confirme.
Il y a eu bien sûr une pénurie conjoncturelle liée à la crise sanitaire COVID 19. Le variant OMICRON a particulièrement impacté les effectifs en janvier 2022. Au moment même où la demande explosait pour pallier justement les absences des salariés contaminés…
Mais tout n’est pas la faute de la COVID, la pénurie est aussi structurelle. Le BTP par exemple peine à séduire. Alors les agences d’intérim mettent l’accent de plus en plus pour former les recrues de demain sur les compétences qui font défaut.
Les entreprises de travail temporaires (ETT) sont évidemment les premières impactées par ces pénuries, pouvant remettre en cause la stabilité de la relation entre leurs intérimaires et leurs clients. A tel point que certaines sont prêtes à jouer le jeu sur les conditions si cela permet d’éviter que les profils aillent voir ailleurs ou préfèrent d’autres types de contrat.
Si le recrutement 100% digital n’est pas encore d’actualité du côté de l’intérim, il progresse. Il devrait bientôt représenter 4 % à 7 % du marché. Surtout depuis la crise sanitaire, les processus administratifs se dématérialisent très rapidement.
Les secteurs qui connaissent le plus fort taux de turn-over comme le BTP, le transport ou encore l’hôtellerie restauration devraient être les premiers ciblés par cette transformation.
Cette digitalisation accrue devrait d’ailleurs permettre aux acteurs de l’intérim de venir demain concurrencer les plateformes pour indépendants…
Qui dit digitalisation, dit forcément transformation du marché. Certains acteurs traditionnels, en réaction à ces nouveaux entrants, vont dans les mois à venir axer leur stratégie vers du 100% digital.
De nouvelles ETT – 100% digitale – apparaissent aussi sur le marché. Elles offrent de nouvelles perspectives en s’ouvrant à de nouveaux viviers souvent plus jeunes et plus connectés qui ont plus le réflexe de se connecter sur une application que de pousser les portes d’une agence d’intérim classique.
Mais les agences physiques sont loin d’être amenées à disparaître, le lien humain étant encore primordial sur le secteur. Les Entreprises de Travail Temporaire (ETT) vont développer de plus en plus leurs solutions digitales pour basculer vers un mode hybride dit « phygital », mêlant espaces physiques et processus en ligne.
L’expérience candidat devrait en être largement améliorée. Et l’attractivité de certaines ETT renforcée au détriment des acteurs réfractaires.
Selon votre secteur, les dépenses d’intérim peuvent représenter des montants équivalent à 50% de votre masse salariale. Un budget qui non parfaitement piloté peut rapidement provoquer une explosion des dépenses. Surtout dans un secteur où les besoins sont croissants.
L’intérim est un achat complexe et très réglementé : durées de mission maximales, conditions de prolongation ou de renouvellement – la fameuse souplesse intérim, soumission aux cotisations ou non, délais de carence entre deux missions… Et comme toutes règles, ne pas s’y conformer expose à des risques ! Comme la requalification des contrats d’intérim en CDI…
De plus les factures sont complexes, elles se composent de multiples lignes plus ou moins contrôlables comme les éléments variables de paie, les primes soumises et non soumises, les indemnités et évidemment les coefficients. Pour sécuriser l’ensemble de ces coûts, il faut commencer par en avoir une vision à la fois complète, générale et détaillée. Mais aussi comprendre les impacts directs et indirects de la rentabilité d’une mission pour votre agence de travail temporaire… Il existe ensuite bien entendu de nombreux leviers d’optimisation à activer en fonction de votre besoin et votre situation.
En bref, l’intérim, cette dépense stratégique, pèse lourd dans vos charges et c’est un sujet très complexe où se mêlent contraintes juridiques, organisationnelles, contractuelles et RH ! S’intéresser à son optimisation et sa sécurisation est primordiale pour assurer des relations pérennes et stables avec les ETT intervenants dans votre entreprise tout en préservant le capital humain.
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* La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du Ministère du Travail